L’Essequibo, une région d’Amérique du Sud attribuée au Guyana au 19ème siècle, est revendiquée depuis des décennies par le Venezuela voisin. Ce territoire de près de 160 000 kilomètres carrés possède d’immenses réserves de pétrole.
Lors de l’indépendance du Venezuela vis-à-vis de l’Espagne en 1811, l’Essequibo faisait partie intégrante du Venezuela. Mais en 1840, le Royaume-Uni s’appropria la région et l’annexa à sa colonie du Guyana. Ce dernier est devenu indépendant du Royaume-Uni en 1966 et depuis, le Venezuela veut récupérer l’Essequibo.
Nicolás Maduro, l’actuel président vénézuélien, fait campagne depuis quelques semaines pour que l’Essequibo soit annexé au Venezuela. Le 3 décembre dernier, il a organisé un référendum dans le pays. Le « oui » à l’intégration de l’Essequibo a remporté 96 % des suffrages. Mais il faut relativiser ce résultat car il y a eu 51,01 % d’abstention.
Le 6 décembre, Maduro a accordé des licences aux pétroliers vénézuéliens pour l’exploitation du pétrole de l’Essequibo. Maduro fait d’une pierre deux coups : il offre à la bourgeoisie vénézuélienne une nouvelle manne d’enrichissement et en même temps il flatte les sentiments nationalistes de la population vénézuélienne pour resserrer les rangs autour de lui à l’approche de futures élections.
L’État du Guyana s’oppose à cette décision et a fait appel aux États-Unis, à la France et l’Angleterre contre le Venezuela. Le gouvernement du Brésil voisin a envoyé des troupes dans la région pour soutenir le Guyana et les États-Unis ont annoncé des manœuvres militaires et des opérations aériennes de surveillance en soutien à l’armée du Guyana.
C’est une nouvelle menace de guerre dans la région. Comme partout dans le monde, les capitalistes et leurs États sont en concurrence pour contrôler les ressources et matières premières qui sont de juteuses sources de profits. Peu importe s’il faut déclencher une guerre.
Et comme partout, l’ombre des grandes puissances impérialistes plane. En soutenant le Guyana, les États-Unis espèrent contrôler à leur tour cette manne pétrolière par le biais du trust pétrolier américain Exxon Mobil, qui conduit des opérations de prospection dans l’Essequibo. Ils profiteront pour régler leurs comptes avec leur rival de longue date dans la région : le Venezuela de Hugo Chavez puis Maduro.